Résumé : La
principale caractéristique de la pensée chinoise, et donc de sa médecine, est
d’avoir développé une métaphysique et une science fondée sur les mutations (yi), changements (bian) et transformations (hua).
La seule chose qui soit constante, c’est le changement, disent les textes, et
s’il y a une « immutabilité » principielle, celle-ci ne se révèle
pour l’homme qu’au travers de ses transformations. C’est pourquoi le Dao, principe de toute chose, que l’on
ne peut ni nommer, ni connaître en mode discursif s’écrit avec une tête de
magicien et le radical de la marche. Le yin/yang,
qui en découle, est représenté par une sinusoïde avec du yin dans le yang et
vice-versa, pour bien en montrer l’intrication et les changements de l’un dans
l’autre. Pour traduire cet aspect dynamique s’est imposé la notion de qi, propre à la pensée chinoise. C’est
lui qui anime tous les aspects de la vie et est donc tout particulièrement
présent dans la médecine, science de l’harmonie des mouvements de la vie.
Yundong, le
mouvement, associe deux caractères : yun 運
tourner, transporter et dong 動 se mouvoir, remuer, bouger. Le caractère yun 運
s’écrit lui aussi avec le radical de la marche et une partie composée avec le
char qui désigne les corps d’armée en campagne. Le caractère dong 動 utilise le
radical de la force auquel il associe un caractère qui a le sens de puissant et
de lourd. Yundong est employé pour
désigner l’exercice physique, exercice qui comme le spécifie le caractère yun se fait en tournant, ce que montre très bien le Taiji quan et les arts martiaux qui en sont dérivés, rappelant
ainsi l’unité première du Taiji avec
son symbole du yin/yang.
De cette analyse découle que la
circulation vitale est circulaire ou spiralée. Elle nous conduit donc à deux
conclusions :
- Que les mouvements du corps dans
l’activité physique doivent être souples et arrondis, tout en ayant une
direction et une fermeté intérieure.
- Que si le souffle vital est en constante
circulation, il ne peut être identique d’un moment à l’autre, ni d’un lieu à un
autre, d’où l’importance de la notion de moment dans les soins par acupuncture.
Comme le dit Hippocrate :
« La vie est courte, l’art est long, l’occasion fugace, l’expérience glissante et le jugement
difficile ».
Mots clés : mouvement.
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Dr Gilles Andres
Président de l’Association Française
d’Acupuncture (AFA) 82 av Emile Zola 75015 Paris 01 45 75 51 19 * gilles.andres@wanadoo.fr |